Envahissantes, éphémères, elles attirent le regard. Tous les reflets du ciel se mirent dans leurs formes remplies de mirettes brillantes
S’il y a un grand soleil, c’est mille feux qui rutilent
Si le ciel est bien gris, elles deviennent molles, volent, éclatent, s’étalent, mouillent un peu les frimousses, ravivant de fraicheur, un instant, leur couleur pâlotte.
Elles ont des formes changeantes, curieuses et pénétrantes, dévorant les secrets intimes de tout cet essaim qui bade, baguenaude, erre sur cette place blanche.
Peut-être quelque magicien, lit dans cette apparente info- bulle, un secret qui rendrait ces badauds un peu moins anonymes
Elles sont vides et pourtant si vivantes, d’avantage que certains passants dont le regard est terne.
Ces bulles, là sur cette place, qu’il soit, jouvenceau ou Viel- homme, enjoué ou maussade, hurluberlu ou réfléchi, chacun n’a qu’une envie, c’est pouvoir les ravir, les garder, ou les faire exploser.
Puis, indifférentes, après quelques instants de vie, passagères, s’en retournent dans leur forme première que personne ne pressent.
Elles non plus, ces bulles ensorceleuses, ne sont pas immortelles