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2015-01-28T20:03:56+01:00

Rencontre Cornue

Publié par JAK

 

Tard après une partie de poker, je rentrais chez moi en longeant la rue de l’Eternité. L’hiver sinistre n’en finissait plus et plombait le coté funèbre du lieu.

 

Près du pont, je le vis. Les socques usés, il glissait sans bruit sur les pavés, il semblait être gouverné par son caprice de l’instant, avançant au rythme d’ un bâton noueux pointé d’une ferraille à trois dents, avec lequel il faisait des pirouettes qui déchiraient son ombre.

Sa tignasse couverte d’une toque aux couleurs zinzolin (violet tirant sur le pourpre) était illuminée par les éclairs qui venaient lacérer l’espace d'un instant, son visage inquietant

 

J’avais des frissons en l’entendant prononcer un langage inconnu, avec des mots martelés qui décuplaient mon effroi et mon angoisse.

 

Il approchait promptement de moi et je pouvais lire dans ses yeux phosphorescents, une convoitise, qui n’avait rien de romantique !

 

 

Ce soir aux cartes, j’avais trop souvent sorti l’arcane XV

 

 

Maintenant, me faisant face, était le diable en personne.

 

 

Défi #335

Consigne : une rencontre improbable avec les mots : Espace - Bruit - Frisson - Rythme- Couleurs- Langage- Caprice – Lire- Déchirer – Pont

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2015-01-28T09:13:17+01:00

L’imprudente

Publié par JAK
consignes

consignes

 

 

Roberte se sentait orpheline. Son amie d’enfance, celle à qui elle confiait tout, était partie loin de France. Depuis son départ elle se rendait seule au salon de thé, mais le Darjeeling n’avait plus la même saveur.

Les fous rires incontrôlables terminés, les échanges d’idées révolues. Elle ne pouvait pas refaire le monde à elle toute seule, son interlocutrice lui manquait. Aussi se contentait-elle de boire rapidement son breuvage, de jeter un coup d'œil autour d’elle, puis de s’esquiver avec le cœur en peine

Au travail une nouvelle venue S. attira son attention. Elle était d’un abord sympa semblait franche et sincère. Plusieurs fois elles se retrouvèrent devant la machine à café. Leurs échanges étaient agréables .Elles devinrent, sinon des amies, du moins de bonnes copines, déjeunant et bavardant au resto de la salle de sport,

S. confiait ses soucis, son ménage n'allait pas fort et Roberte l’écoutait avec bienveillance.

Sa prudence habituelle, annihilée par ce comportement sincère. à son tour elle lui fit des confidences. Elle avait perdu toute retenue. Elle brossa son parcours de vie si chaotique, si singulière, preuves à l’appui avec les notes qu’elle avait consignées dans son carnet intime.

Puis S. disparue du jour au lendemain, sans laisser d’adresse ….

Roberte, avec un fond d’amertume, l’oublia petit à petit.

Deux années passèrent…

Roberte partie en vacances à l’étranger pour retrouver son amie d’enfance..

Pour ces quatre heures d’avion, elle se procura de la lecture. Le dernier succès du moment, d’un auteur inconnu, fit l’affaire,

Après avoir regardé le paysage un moment à travers le hublot, elle entreprit sa lecture.

Avec stupeur elle constata, au fur et à mesure qu’elle tournait les pages du livre, que c’était son histoire, mots pour mots qui y était relatée, seuls les lieux et noms étaient changés.

Elle n’avait vraiment pas envie de rire.

Sa vie, même si c’était anonymement, était étalée, et elle n’y pouvait rien.

Son jardin secret, par son imprudence, était à jamais dévoilé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2015-01-23T20:21:58+01:00

OUBLIS

Publié par JAK

 

 

Depuis quelque temps Memny avait des oublis continuels (de mémoire)   -Je précise, car je vous vois sourire-.

Ses clés disparaissaient régulièrement, sa brosse à cheveux  se retrouvait dans le frigo,  les factures et autres paperasses,  n’étaient jamais au bon  endroit…

 Un grand désarroi s’emparait d’elle..

 Quoi, elle la championne de QPUNC, la belle sportive sexagénaire  qui prenait si soin de sa santé, serait-elle attente d’un début d’ALZ ????

L’HIER se cachait sournoisement. Elle ne savait plus ce qu’elle y avait fait ou dit. Alors,  s’il fallait remonter plus haut, c’était le vide sidéral.

Elle consulta son médecin, fit des tests neuropsychologiques..

 Conclusion, c’était passager. Une simple fatigue psychique -son cerveau ne pouvait plus fournir un effort de concentration-, ajoutée à un  surmenage  physique de retraitée surbookée.

Une prescription de complément vitaminique remettrait tout dans l’ordre.

Un mois passa. Aucune amélioration.

Entre deux absences de mémoire, elle décida de prendre les choses en mains.

Elle ne stressa  plus, ne paniqua plus lorsqu’un incident fâcheux arrivait consécutif à ses oublis, elle accepta cette nouvelle façon d’être.

En résumé elle prit le partie d’oublier qu’elle avait des oublis.

Et ma foi, elle y arriva bien.

Depuis elle applique cette maxime :

 

« Les deux grands secrets du bonheur : le plaisir et l'oubli. »

(Alfred de Musset)

 

Défi #334 OUBLI(S)

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2015-01-22T13:40:57+01:00

KIMENT

Publié par JAK
KIMENT

 

 

Depuis que j’étais au chômage, je déprimais dur.

Une amie me conseilla d’aller m’inscrire chez AGTTI PT, (agence de travail temporaire intérimaire pour tous)

Une charmante DRH me pris en charge, et au vue de mes compétences, me donna un travail momentané.

Elle me fixa rendez vous avec l’un de ses sous-fifres., en Belgique, presqu' à quelques pas de chez moi....

Qu’à cela ne tienne, un copain me prêterait sa vieille torpédo pour m’y rendre.

Arrivée de bon matin sur place, devant des locaux lugubrement horribles, au charme plus qu’ultra sibyllin il y avait déjà queue d’attente, je n’étais pas la seule !

Un chef d’équipe attribuait le boulot, avec la sûreté de celui qui n’a pas de temps à perdre avec le menu frottin.

Vint mon tour, et quelle ne fut pas ma surprise de voir le travail qui m’était attribué :

Je devais laver toutes les vitres de la tour du puits n.2 ,

 

 

 

 

KIMENT

Ceci sans chômer, de suite, illico presto….

Ce que je fis, en affamée que j’étais, aux abois, sans pain depuis plusieurs jours, ne n’allais pas rechigner !

Je m’attaquais avec la force du désespoir à ma tache et je dois dire que je m’en suis acquittée rapidement.

Avant le rapatriement du personnel, j’ai eu le temps, en plus de visiter un peu les lieux.

Il y avait un bureau avec une splendide bibliothèque.

Férue- dans mes temps anciens de nourritures intellectuelles, j’ai zieuté quelques livres. Un manuscrit aux pages jaunies a retenu mon attention : Il s’agissait d’un recueil de maximes et proverbes anciens.

Au hasard, je tournais les pages et ce proverbe berbère m’a interpellé :

Travailles, et tu deviendras fort ; assieds-toi, et tu sentiras mauvais.

Alors là, je me suis dit, les livres ne disent que des mensonges,

Non seulement je n’avais plus de force après être restée des heures les bras en l’air mais de surcroit je puais la transpiration !

 

Jak pour motimagecitation Pour la semaine du 19 janvier

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2015-01-16T09:27:46+01:00

JAMAIS

Publié par JAK

 clik ici pour voir la consigne  Défi #333  

 

 

Les branches fleuries de la liberté

 

Ne pourrons jamais être anéanties

 

Dans les eaux grises de l’entrelacs

 

Nauséabond    de     l’intolérance 

 

JAMAIS

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2015-01-10T12:59:53+01:00

Paul Eluard Liberté

Publié par JAK
Paul Eluard Liberté

ce poème d'Eluard en hommage aux disparus

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

http://www.poetica.fr/poeme-279/liberte-paul-eluard/

Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945, Les Editions de Minuit

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2015-01-09T09:36:43+01:00

Némésis

Publié par JAK

Juste avant l’orage, les nombreux invités étaient partis. Tous ces hommages plus ou moins sincères l’avaient crispée. Elle appréciait enfin ce répit.

Elle se dirigea vers la salle de bain.

Mais lorsque qu’elle commença à se démaquiller, elle eut un choc terrible qui la fit frémir d’épouvante.

Ah l’instant même où son rimmel disparaissait, un éclair fulgurant, embrasa la pièce.

Elle resta là, coite de frayeur, ne pouvant même évacuer un son de sa bouche, qui aurait pu canaliser cette angoisse.

Elle était paralysée, ses mains tremblaient, son cœur battait la chamade.

Une impression de tenaille lui cisaillant les entrailles la pliait en deux.

Prenant une respiration ventrale, elle tenta de calmer son esprit. Cette méthode, si efficace habituellement, ne lui apporta nullement la paix.

Elle perdait pieds, s’engouffrait dans un délire. La folie la guettait-elle ?

Ses pensées s’agitaient en tous sens, elle était incapable de maitriser tout son être.

A la place de son visage, elle distinguait fermement un spectre

Il paraissait si réel, le regard noir chargé de haine en un rictus narquois semblant lui adresser des reproches, l’attitude agressive avec des bras puissants pour la briser, ainsi l’apparition transparaissait dans son reflet. .

Etait-ce possible ? Une chimère ?

Et pourtant,

Il était bien là, comme un revenant transperçant le

Némésis

cet homme, son époux, mis en terre ce matin, et qu’elle avait trompé, bafoué, trahi si souvent…

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2015-01-09T09:13:22+01:00

Vacances de Noel,

Publié par JAK
Vacances de Noel,

consignes de motimagecitations

Charles mon unique petit fils, seul coq parmi mes quatre demoiselles est venu passer, ses vacances avec moi.

Depuis trois jours, je sens qu’il commence à s’ennuyer, malgré les initiatives que je prends pour le distraire.

Il s’acharne sur sa tab, et cela me fait rager. Mais comme tous les grands parents, je suis confrontée à cette évidence : je dois faire avec !

Justement, ne restant pas en rade de connaissances modernes, je vais aussi surfer pour voir ce qui est proposé dans notre région comme distraction.

Une sortie à la neige : il déteste

Le cinéma, rien de transcendant au programme du village pour lui.

Ah, j’ai trouvé enfin.

A la ville voisine de 30 kilometres , le Sporting-Bask propose un match de basket, coïncidence, le jour de sa fête , le 6 janvier !

Ce coquin de Charles se laisse bien fêter deux fois l’an sa fête, le 4 nov et le 6 janvier. Et bien que peu traditionnaliste, il en apprécié néanmoins les petits cadeaux qui lui sont fait ces jours là !

Ce match, je suis certaine que cela va lui plaire, il pratique ce sport avec ardeur, mais pendant cette période de vacances, il n’y a pause pour son association.

Je retiens les places, c’est pour demain soir à 20 heures.

Cela anime notre conversation, il est aux anges… Il connait bien l’une des équipes en question, elle est d’ailleurs sa favorite. Il possède des autographes de certains des champions qui la constituent !

Le lendemain, de bonne heure levé, il soigne sa toilette, va promener le chien, me propose mille petits services : il est rempli d’enthousiasme… cela fait plaisir à voir.

La neige qui tombait légèrement tout au long de la journée a redoublée à la tombée de la nuit. On ne voit plus le chemin.

Vers19 heures, un froid brutal sibérien est tombé brusquement.

.

Je mets en marche ma vielle guimbarde, qui dort dehors, pour réchauffer le moteur et pour vérifier si cela ne glisse pas trop !

Hélas, la gelée à parlé, c’est elle qui a fait la loi ce soir, ma batterie, à rendue l’âme, et je ne peux démarrer !

Seule dans ce coin de campagne je n’ai pas d’autre recours que de renoncer !

Alors, je suis surprise de constater que mon Charles fait bonne figure ! C’est lui qui me console de ce désagrément.

Il me propose en compensation une partie de Crokinole Je sais qu’il y excelle, et j‘y suis nulle , peu importe, nous rirons bien., et cela me déculpabilisera.

Je suis heureuse, c’est si agréable d’avoir de tels petits-enfants !

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2015-01-03T20:30:57+01:00

Souvenirs

Publié par JAK
Souvenirs

Avec l’âge la fabrication des souvenirs va bon train.

C’est une sorte de chaine de travail. Après s’être engrangées, les réminiscences enfouies, ressurgissent.

Il est bon de savoir les guider et ne pas pleurnicher dessus

Je garde les meilleurs, les autres mon subconscient les absorbe, les phagocyte, les digère pour les neutraliser.

Et ainsi je n’ai que de bons souvenirs, dont la liste est longue mais peu intéressante pour tout autre que moi-même. Un come-back qui ne concerne que ma modeste personne, et ferait penser à l’album de photos que l’on fait ingurgiter à ses amis … Cela les barbe car ne concernant que moi mes émotions, mes ressentis.

Bien sur j’aime les relater, mais indépendamment, sous la forme d’une comptine distrayante.

Aussi c’est avec parcimonie que je les distillerais ou pas.

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