Votre histoire va le mettre en scène – mots à incorporer :
Jupon-épicerie-papyrus-chaudière-vénitien
Il est là Paulo, dans son jardin. C’est son lieu de prédilection. Immuablement, il y gite.
Oh, je ne dis pas, il lui arrive quelque fois de farfouiller sous les jupons de sa bourgeoise, celle que l’on aperçoit vendant sa production de légumes à l’épicerie du village. Belle femme, aux cheveux décolorés blond-vénitien, couple étrange, mais duo inséparable depuis des décennies.
Cependant, celà reste épisodique, rare, et Paulo préfère squatter son potager.
Oui, Paulo est là dans son jardin, au milieu de ses asperges à la forme de papyrus échevelé.
Et il songe.
Car, Paulo, tout terre à terre qu’il semble être, c’est un rêveur, que dis-je, utopiste serait
le mot le plus approprié’ pour l’évoquer.
Il aimerait refaire le monde ! Vaste programme
Ce monde, que justement il a déserté, pour venir vivre à la campagne,
fuyant les hommes qui l’ont déçu.
Mais puisqu’il a capitulé, qu’il a décroché, pourquoi aujourd’hui
veut-il encore le remodeler ce monde ?
Il est plein de contradictions ! C’est antilogique, paradoxal.
Mais il est fait ainsi, et ce matin, il a décidé, il va enfin la signer cette pétition
que son voisin Roger lui présente de manière répétitive depuis plus d’un an..
Il s’agit d’un tract ( pour lutter contre les transformations génétiques),
qu’un groupe de moissonneurs sème sur le territoire.
Mais il se questionne.
Quel impact ce bout de papier aura-t-il sur les grands puissants?
Pour lesquels les dividendes sont plus importants que la survie des abeilles ?
Il se remémore son engagement d’autrefois, lorsqu’l était responsable, le verbe haut,
la moustache gauloise conquérante,
le moteur qui savait si bien entrainer les autres !
Mais aujourd’hui à quoi bon ?
Il est soumis, courbé, résigné.
Il renonce, abandonne, et la main sur le cœur il murmure:
« Je ne suis plus bon à rien, j’attends que les heures passent
en regardant mes légumes pousser, c’est mon seul plaisir, mon seul avenir.
Non finalement, je ne signerais pas. »
Et il part tristement avec son seau pour écoper le surplus de l’eau la chaudière qui fuit, comme le lui a si complaisamment suggéré sa belle vénitienne de sa voix d’accorte crécelle.
Vu par Jacqueline 22 05 2013