Conte
Autrefois dans la forêt enchantée des Dombes vivait un vieil homme aux oreilles pointues,
et au nez crochu, avec de grandes oreilles .
Il était aux aguets de tous les bruits du bocage, et vivait chichement des noisettes
délaissées par les écureuils.
Il avait une fille, aux cheveux d’or, la plus belle de la contrée.
Mais il voulait la garder pour lui, pensant que dans ses plus vieux jours,
elle saurait apaiser sa douleur, en le soignant avec les plantes féériques de la forêt
Mais la belle Violette en avait décidé autrement.
Elle caracolait à longueur de journée sur son cheval blanc pour enfin
trouver un fiancé, à l’insu de son père.
Mais le vieil homme, perclus de rhumatismes finit,
en réfléchissant, par se relier à cette idée.
Il prit les devants pour tout arranger à sa manière…
et formulât quatre conditions.
Bien qu’il fut vieux et d’apparence misérable, c’était un sorcier aux pouvoirs fantastiques.
D’un coup de fouet magique, il rameutât tous les jeunes gens de la contrée susceptibles
de devenir un fiancé convenable pour sa fille Violette.
Les jeunes gens se pressèrent à l’orée de la forêt enchantée.
Le vieillard en éliminât un grand nombre, seuls quatre jouvenceaux
à la frimousse joviale, sveltes et malins restèrent en lice.
La première condition fut ainsi formulée :
L’étang miraculeux, rempli de carpes devait être vidé,
afin d’assurer au vieillard sa subsistance pendant plusieurs années.
Les concurrents s’attelèrent à la tache, mais l’un craignait l’eau,
il dû abandonner, les trois autres s’entraidèrent,
parvinrent à vider l’étang, et mirent les carpes à saler,
ce qui procurât une bonne réserve au vieillard, qui fut ravi.
La première condition, était remplie. Il en restait trois autres et…. trois concurrents.
Alors la deuxième condition fut annoncée :
Des herbes magiques pullulaient dans la forêt, mais une seule en était la Reine,
assurant santé, bonheur, à ceux qui la consommait…
cependant, elle était presque introuvable, cachée parmi les hautes herbes.
Nos trois compères se consultèrent, décidés encore une fois à se prêter main forte.
L’un d’entre eux était allergique aux pollens, et le nez au ras des herbes
le faisait tousser à en perdre haleine, il dû lui aussi renoncer…
Les deux autres y passèrent la journée, s’aidant d’une loupe-luciole qui les éclairait
dans ces herbes hautes et folles.
Ils réussirent à extirper plusieurs setiers de cette Royale herbe,
qu’ils firent sécher, ce qui procurât un bon approvisionnement au vieillard, il en fut ravi.
La deuxième était remplie. Il en restait deux autres et…. Deux concurrents
Le vieillard annonçât la troisième condition
Alors les concurrents se séparèrent… Pour remplir cette troisième condition..
Il fallait pour celle-ci, Savoir jouer de la Flute de Pan.
Car le vieillard malicieux, aimait la musique
qui l’endormait si bien le soir au fonds des bois….
Mais comment trouver un tel instrument aux fins fonds des Dombes
quand on n’est pas péruvien ?
Le moins astucieux, maladroit de ces mains, ne sût comment s’y prendre…
Il dû lui aussi renoncer.
Le plus dégourdi coupa de beaux roseaux de longueurs différentes,
qu’il réunit en les liant avec une liane souple,
et comme il avait quelques notes de musique dans la tête,
il jouât au vieillard une charmante gavotte,
et lui remis entre ses mains noueuses,ce gentil firlinfeu qu'il venait de créer.
Le vieil ensorceleur savait en effet en jouer et cela lui
procurât de l’allégresse , il en fut aussitôt ravi.
La troisième était remplie. Il en restait qu’une autre et…. Un seul concurrent…
Mais il ne savait pas ce qui l’attendait pour cette dernière condition !
Cette contrée était réputée pour ses chevaux pur sang, qu’on nommait cheval de Bresse,
En ce temps là, ils étaient des chevaux indomptables !
Aussi la condition sine qua non fut implacable :
ce dernier challenger devait être capable de trouver un cheval, de couleur blanche,
et de le dresser, afin de l’offrir à la jolie future fiancée.
Le pauvre garçon armé d’un lasso parti à la recherche de l’impossible,
mais son cœur était audacieux , car il avait un fort penchant pour la belle Violette,
ils s’étaient rencontrés dans les sous bois et s’étaient pressentis alors, comme surement destinés.
Cela lui donna du courage, et il pénétra hardiment dans ces fonds lugubres
où les arbres régnaient en maitre tyranniques,
Il aperçu une jument fière et altière qui piétinait de fureur, le voyant s’approcher
Son courage allié, à sa flamme pour Violette lui firent oublier sa vulnérabilité,
il s’élança avec son lasso, et réussit à resserrer le licol
qu’il avait fabriqué, sur le cou de l’admirable haquenée.
Il la dompta en quelques minutes.
Et triomphant, la tenant par un collier d’encolure improvisé,
sorti enfin de la forêt, il revint fier et radieux.
Et là, tous les villageois de la Dombes, entourant le vieillard et la jolie Violette,
lui firent un accueil chaleureux.
Le vieillard, qui comme on le sait, était un magicien,
le transforma en Prince, et sa fille en Princesse,
et il les unis sur le champ.
Et ils élevèrent beaucoup de chevaux de race de la Dombes
Depuis on voit des haras dans cette belle contrée, héritage
de ces deux tourtereaux qui en firent la spécialité.
D’autres tourtereaux probablement firent de même pour
la spécialité des Poules de Bresse,
mais c’est une autre histoire que je vous raconterais peut-être un jour
Ah cœur vaillant rien d’impossible !
J@cotte 28 5 2013