C’est la chine au village les badauds s’y bousculent
Y fouinent pour dégoter l’avantageuse affaire.
En tout lieu, des éventaires offrent leur bric-à-brac
Objets hétéroclites, attirail, ancien frac.
Bouquins antiques, romans souvent gnangnan,
S’y croisent et s’y côtoient à peu près dignement.
De polissons gamins enjambent les étals
Renversant céans un chevalet bancal,
Au grand dam des camelots exaspérés.
Plus loin un chineur tente par coup de poker
D’obtenir un tableau dont il sent la manière.
J’erre dans cette multitude, allant au gré du vent
Zéphir de mes pensées qui vont s évaporant.
Au détour d’une rue, soudain devant mes yeux
Je l’aperçois là, il me la faut, je la veux
Cette sonnaille en bronze, je l’ai bien reconnue
Clarine au ruban rouge, celle de mon enfance
Celle de ma Margueritte, belle vache d’Abondance
Qu’un damné jour de marché mon père a vendue
Carillon, je t’ai ressaisi, aussi en suis-je émue.
Tu as su si bien effacer ce sentiment d’injustice
Qu’enfant j’avais ce jour, vécu comme préjudice.
J@K pour Mille et une
Sujet de la semaine 40 mil et une 28 septembre 2013