Il est là le clown au nez rouge, toujours prêt à faire le pitre, à se dévouer. Il consacre d’ailleurs entièrement sa vie à Clown Blanc, et ce matin il le maquille son Clown blanc, pour lui donner un aspect un peu plus gai. Mais rien n’y fait Clown blanc est désespéré, Danseuse l’a rejeté tout à l’heure…
Leur histoire qui traînait en longueur est terminée.
Elle est près d’eux et se prépare pour son numéro d’acrobate.
Elle ne daigne pas même pas les regarder, ses pensées vont à Pedro le dresseur de chiens qui lui a donné le bonheur, indéniable, le vrai, celui du partage et de la compréhension de l’autre, le goût pour la vie… Elle en vient même à regretter le temps perdu avec Clown Blanc, mais c’est ainsi. Elle n’a pas le tempérament à revenir en arrière. Cependant elle se rend compte qu’elle n’en avait plus que faire de Clown Blanc, donnant en permanence un tour tragique au moindre fait ou geste.
Avec Pedro c’est toujours la joie, la bonne humeur, le sentiment de bonheur intense.
Aujourd’hui Pedro est en voyage, elle garde Le Chien près d’elle, c’est un caniche royal, très comique et qui en connait des tours. Il sait lire et compter, et puis c’est un équilibriste parfait. Elle adore les séances de dressage où Le Chien accomplit de savantes pirouettes.
La trompette de Monsieur Loyal, retentit, c’est le moment pour Danseuse de rentrer en scène. Gracieusement en faisant des pointes elle s’avance, le maître de cérémonie, l’introduit avec force compliment sur son talent.
Une corde descend lentement du chapiteau, elle s’en saisit et avec souplesse grimpe, fait corps avec, ses jambes fines escamotent sa puissante énergie.
Une vision de grâce et de charme, devant laquelle les spectateurs sont bouche bée.
Elle a atteint le haut ; entame ses révolutions autour de la corde, des « Oh » s’élèvent du bas ce qui l’encourage à encore plus de hardiesse…
Dans un ultime mouvement autour de cette corde, la voici prise de vertige, elle lâche prise et sans que personne ne comprenne, elle chute…
Mais pour le plus grand des bonheurs, le filet la stoppe.
Elle est s’évanouie.
Les secours arrivent traversant la foule éplorée qui s’est groupée au premier rang,
Dans une marre de sang, elle part pour l’hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger,
Clown Blanc, laisse couler ses larmes, ce qu’il sait si bien faire avec talent.
Elle a perdu l’enfant qu’elle portait de lui.
Tout est vraiment consommé.
Pour Milletune semaine 25
Pour Milletune semaine 25