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Consigne La scène
se passe dans les années 1886 l’arrière grand-mère coté famille du marié se serait mariée vers 1821
je dois raconter en qualité d’arrière grand-mère à Clémentine (nièce du marié) agée de 4 ans ,ce qu’est le mariage.
Dors ma petite Clémentine tu étais bien épuisée ce tantôt. Maintenant au calme dans cette chambre aux volets fermés, je suis là pour veiller sur toi. Mes pensées vagabondent pendant que je te regarde, abandonnée dans tes rêves.
Ce jour même, ton oncle Clément s’est marié, sa jeune femme, Marie était bien joliette avec sa couronne en fleurs de pêches.
Le repas presque terminé, toutes deux nous nous sommes éclipsées. Les convives, parents amis, continuent la fête, d’ici, on entend légèrement les rires qui s’échappent.
Pour lors, cette journée a été très active et épuisante pour nous deux. Toi avec tes habitudes de petite fille de 4 printemps, au calme de la campagne. Moi avec les ans qui, maintenant semblent me peser d’avantage, et me font perdre mon allégresse pour les festivités.
A cette heure tardive, la lassitude m’a gagnée, et il me tarde de quitter ma coiffe rigide et de desserrer ce col qui m’étouffe.
Dors ma petite Clémentine, je vais te conter une histoire, celle de mon mariage.
Il s’en est écoulé de l’eau sous les ponts depuis que je fus, en cette année qui a vu la mort de Napoléon, une jeune épousée, comme Marie aujourd’hui.
Ce jour là, ton arrière grand-père devait se sentir plein d'importance à mes côtés : il était fier d’avoir épousé une belle gaillarde, robuste et bien charpentée, prête à lui donner une nombreuse famille. Mais moi je rageais en silence.
Je ne voulais pas me marier tout au moins avec lui ; mais en fille résignée j’avais concédé.
Je rêvais de l’instituteur. Mon père disait que les mains sachant forger les belles lettres, pour travailler la terre, c’était inutile, seuls des bras vigoureux suffisaient et surtout, de surcroit, avoir un gendre possédant des biens au soleil cela lui permettait d’agrandir encore et d’avantage le domaine.
En ce début de XIXe siècle, une fille devait obéissance à ses pères et mères.
A mon époque, pour un mariage, les intérêts financiers et patrimoniaux étaient liés, offrant de surcroit la plupart du temps des gages de durée.
Alliés à la robustesse de la santé de l’épousée, dans les campagnes, cela devenait un atout majeur.
Je n'avais pas l'esprit de révolte qui commençait cependant à poindre chez certaines femmes, des écrivains et philosophes en faisait leur profession de foi, mais ce n’étaient que balbutiements.
Je me suis mariée contre mon gré. Il m’en a fallu des années pour que je ne pleure plus en silence.
Mais au bout du compte, mon grand bonheur, la récompense ultime, a été mes enfants, mes petits enfants, dont l’un marie aujourd’hui son fils Clément, mes chers arrière-petits, toi Clémentine et Octave encore bébé, sans oublier ton arrière grand père qui a su se faire aimer.
Ce matin sur la chaise en velours rouge de l’Hôtel de Ville, je t’observais. Tu étais très sage, écoutant avec attention tout ce que disais le maire, ce monsieur avec une barbiche blanche .Je me demandais si c’était son apparence inhabituelle pour toi, costume Empire, ceint d’une écharpe et épée au côté, qui t’intriguaient, ou les paroles qu’il énonçait avec fermeté.
Et lorsqu’il à prononcé d’une voix ferme :
« Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance»,
j’ai été surprise de te voir ouvrir la bouche en forme de O interrogateur.
Mais tu n’as pu comprendre le sens sibyllin de cette phrase.
Dors ma petite Clémentine, je vais essayer de te faire découvrir les arcanes du mariage, qui est une bien belle institution. Je le reconnais maintenant après les réticences de ma jeunesse.
Il est fondé sur la confiance réciproque, la compréhension de l’autre, le respect. Sommes toutes il met en en exergue la tolérance, une de ses qualité primordiales.
Il ne se construit pas en un jour cependant.
Il en faut de la patience, peut-être du renoncement, et surtout une détermination volontaire, jusqu'au-boutiste, pour fonder une famille.
C’est un projet de vie à deux, non pas en fonction de son propre égo, mais dans un but de soutien harmonieux et durable, avec en perspective une vie entière à deux, parfaitement équilibrée.
L’amour n’en sera pas exempt, qu’il soit présent depuis le premier jour, où venu après. Il se transformera au fil des ans en affection, en reconnaissance, en appui et égard mutuel.
Et quelle splendide apothéose que, celle où un couple fête, la main dans la main, ses noces d’or entouré de sa progéniture !
Dors ma petite Clémentine, j’espère que peut être dans ton subconscient mes paroles s’engrangeront et porteront leurs fruits.
Je souhaite que tu puisses, malgré les incertitudes qui vont poindre leur nez, avoir le bonheur de mener à bien ce grand projet, dans ses limites les plus grandes.
Au diable les présages, prémonitions, qui annonceraient les unions éphémères, volatiles des ans à venir
JAK 4 11 2014
pour
http://azacamopol.over-blog.com/article-le-mariage-mise-a-jour-124118135.html