Ce matin de Noël au détour d’un sentier
J’ai découvert un vieux lavoir abandonné.
Il pleurait tristement ses lavandières perdues
Et ses larmes amères gonflaient alors le ru.
Aucune chose, rien, ni les merles, ni les grives
Ne pouvait apaiser sa mauvaise dérive.
Ses pleurs à flot dans l’herbage ainsi se répandaient
Là où autrefois le linge à blanchir s’étalait.
Il pleurait le chant des battoirs à jamais disparus,
Le chuchotis des brosses attaquant la macule
Les bulles savonneuses animant sa surface
Tous les plongeons du rinçage dans l’eau de glace,
L’écho du drap essoré avec une commère
Et tous les animés ragots de cancanière
Et la toile séchant, fleurant le serpolet
Ce sombre thrène ce matin le lavoir m’a gémi